- orientalisme
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• 1830; de oriental♦ Didact.1 ♦ Science des choses de l'Orient.2 ♦ Goût pour l'Orient, à la mode au XIXe s.; caractère oriental. L'orientalisme de Delacroix.orientalismen. m.d1./d étude de l'Orient, de ses peuples, de leurs civilisations, etc.d2./d Goût des choses de l'Orient.⇒ORIENTALISME, subst. masc.A. —Science qui a pour objet les langues et les civilisations orientales. À la bibliothèque d'État, à Berlin, on adjoignit aux salles d'imprimés et de manuscrits une série de salles spéciales pour l'orientalisme, la musique, les cartes et graphiques (Civilis. écr., 1939, p.50-13). Le musée Guimet, après avoir vu partir au Louvre les séries égyptiennes et reçu de celui-ci les séries chinoises et anciennes, est justement tenu pour un véritable centre d'orientalisme (Musées Fr., 1950, p.7):• 1. ... ce fut surtout vers le temps qui nous occupe [XIIIe et XIVes.] que l'Hellénisme et l'Orientalisme intervinrent, avec un déploiement de forces inattendu, dans les destinées philosophiques de l'Occident. La diversité des idiomes n'était plus un obstacle pour un âge qui avait vu la conquête de l'empire byzantin et l'invasion de l'Égypte par les armées françaises.OZANAM, Philos. Dante, 1838, p.34.B. —Goût pour ce qui touche à l'Orient; imitation des moeurs ou des arts de l'Orient; style, genre oriental. Gaiffe (...) le fascine de phrases sur son orientalisme: qu'il serait digne d'être le roi des Ottomans (GONCOURT, Journal, 1854, p.137). Quant à l'orientalisme de Fromentin, nous savons les explosifs que contenaient, à votre intention, ses cassolettes aux parfums amortis (BLANCHE, Modèles, 1928, p.198):• 2. ... un Israélite faisant son entrée comme s'il sortait du fond du désert, le corps penché comme une hyène, la nuque obliquement inclinée et se répandant en grands «salams», contente parfaitement un goût d'orientalisme.PROUST, Guermantes 2, 1921, p.190.Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1826 «système de ceux qui prétendent que les peuples occidentaux doivent à l'Orient leur origine, leurs langues, leurs sciences» (MALTE-BRUN ap. A. BALBI, Atlas ethnographique du globe, Introd., Paris, p.5); 2. 1840 «science des choses de l'Orient» (Ac. Compl.); 3. 1846 «imitation des moeurs de l'Orient; goût des choses de l'Orient» (DUMAS père, Monte-Cristo, t.1, p.600); 4. 1846 «caractère oriental» (BAUDEL., Salon, p.139). Dér. de oriental; suff. -isme. Fréq. abs. littér.:20.
orientalisme [ɔʀjɑ̃talism] n. m.ÉTYM. 1830; de oriental.❖♦ Didactique.1 Science des choses, des langues de l'Orient, notamment du monde arabe et islamique ou de la Chine, du Japon. Goût pour les choses, les styles… de l'Orient. || L'orientalisme, forme d'exotisme (cit. 2).1 La mode du sanskrit et de l'orientalisme littéraire en général durera cependant, parce que ceux qui auront passé ou perdu quinze ans à apprendre l'arabe ou le sanskrit n'auront pas la candeur d'avouer qu'ils possèdent une science inutile.V. Jacquemont, Correspondance, t. I, p. 211 (1830).2 Caractère de ce qui dénote l'influence ou l'imitation de l'Orient. || Orientalisme de la musique russe.2 L'orientalisme a débuté au XVIIIe siècle par la mode des turqueries, des chinoiseries, mais il a pris surtout son essor au commencement du XIXe siècle à la suite de la campagne d'Égypte, des luttes pour l'indépendance de la Grèce, de la conquête de l'Algérie.Louis Réau, Dict. d'art. et d'archéologie, art. Orientaliste.
Encyclopédie Universelle. 2012.